vendredi, octobre 30, 2009

continental circus

revu hier sur grand écran, CONTINENTAL CIRCUS, un film rare, culte pour certains, beau (au-delà du sale état des copies restantes), émouvant... musique écrite par Gong, rock progressif, fabuleux... tourné en 1969, dans le vent (épris de liberté !..) de 68, premier film de Jérôme Laperrousaz, 21 ans [Made in Jamaïca, 2006], reçoit le prix Jean Vigo, est nominé aux Oscars... un vrai bonheur ! ... extrait (with all the credits) :



glanée sur le web il y a un an, cette critique (anonyme) excellente :

il y a les chefs-d’œuvre, il y a les films cultes. Et quand les films cultes sont des chefs-d’œuvre, ils changent la vie de ceux qui les ont vu. Parmi ceux-là, il y a « Continental Circus » Une météorite, produite par l’ORTF en 1969 et qui va révolutionner le film documentaire mondial.
Car « Continental Circus » est un documentaire, et culte. Deux mots qui ne vont pas bien ensemble, en général. Et pourtant…
Jérôme Laperrousaz, réalisateur à l’ORTF, décide de réaliser son premier long métrage. Nous sommes en 1969. Il choisit de couvrir les courses du championnat du monde moto. Il suivra les courses, de 1969 à 1971, aux cotés de Jack Findlay, le meilleur pilote privé de l’époque, et de sa femme Nanou, personnages principaux de son film.

Parti de son Australie natale vers l’Europe, en 1961, avec 25 dollars en poche, Findlay devient une figure du « continental circus », le monde des courses de moto. Sans sponsors, faisant tout lui-même, comme beaucoup à l’époque, il en est l’un des meilleurs et n’a qu’une idée en tête, qui deviendra une obsession, battre Giacomo Agostini, le plus grand pilote des années 60.
« Continental circus » raconte sa quête, émouvante et hallucinée, dans un monde à part, où la passion emporte tout jusqu’à la mort. Les « circuits », bordés de murs, d’arbres ou même d’immeubles, sont des pièges mortels où beaucoup laisseront la vie.

Mais « Continental Circus » est surtout un témoignage. Celui d’une époque. Le premier documentaire de « cinéma brut » ou « cinéma vérité » de l’histoire. Deux ans avant Louis Malle, qui tournera en 1972 « Humain trop humain », un documentaire silencieux sur les ouvriers de Citroën, et bien avant Raymond Depardon, qui sera ensuite le maître du genre, notamment avec « faits divers » en 1982, Jérôme Laperrousaz pose les jalons d’un cinéma qui témoigne mais ne juge pas, ne parle pas. Il est partout, caméra à l’épaule, ou embarquée sur les motos, 20 ans avant tout le monde, mais sans jamais intervenir ni interroger, et sans voix off.

Le résultat est une immersion totale, une émotion unique. Certaines prises restituent une atmosphère digne des grands réalisateurs italiens. Le montage est parfait. La caméra, discrète et pourtant présente, capte les gestes et surtout les regards, comme rarement au cinéma. Elle se fait pudique et s’éloigne lorsqu’une femme de pilote comprend que son mari vient de se tuer dans une chute. La caméra est encore là, comme si elle n’existait pas, lorsqu’un pilote de side-car se relève après une cabriole. On l’entend dire : « j’ai le poignet cassé » alors qu’il s’éloigne, énervé.

Et puis il y a la bande son. D’abord les motos. Le chant magique de la MV Agusta trois cylindres. Et la musique. Jamais celle-ci n’a été autant en osmose avec les images. Œuvre de Daevid Allen, fondateur du groupe français Gong, elle est surnaturelle. Le morceau "Blues For Findlay", avec son rythme lancinant et des solos de guitare glissando, est la meilleure évocation jamais enregistrée d’images de vitesse. La rythmique sonne comme un moteur et autorise toutes les prises de risque, comme ce monumental duo saxophone / guitare œuvre de Didier Malherbe et Daevid Allen. Ce morceau d'un quart d'heure possède un souffle épique que le solo de guitare énervé - qui dure la totalité du morceau – illumine.
La bande originale du film sortira en 1971, sous le titre Continental Circus, et deviendra culte, comme le film. Gong deviendra ensuite LE groupe français de rock planant ou « space rock » des années 70.

Mais lorsque Continental Circus sort en salles en avril 1972, il n’intéresse pas grand monde. La faute sans doute au sujet, la moto. Et pourtant ! Reconnu par le monde du cinéma, Continental Circus sera sélectionné pour les Oscars à Hollywood et recevra la même année le prix Jean Vigo.
Quand à ceux qui l’ont vu au cinéma cette année-là, ils s’en rappellent encore : « Un souvenir incroyable lors de la projection de ce film. C'était la première fois qu'il y avait une caméra embarquée sur une moto et toute la salle penchait la tête à droite ou à gauche dans les virages. Il faut vraiment avoir vu ça au moins une fois dans sa vie ».
Et puis il y ceux qui ne l’ont jamais vu justement, les plus nombreux. Et qui le cherchent toujours aux quatre coins de la terre, même s’ils n’étaient pas nés à l’époque. Car Continental Circus est culte dans le monde entier. Sorti en VHS chez Fox Pathé Europa et réédité aussi il y a quelques années par Canal Jimmy, il est épuisé. Alors, ils sont des milliers à le chercher aujourd’hui sur Internet.

« un film qui se distingue des autres par un rapport particulier qu'il entretient avec les spectateurs qui l'ont vu, par l’aura qui l’entoure, l'influence qu'il a eu sur le cinéma et qui touchent même ceux qui ne l'ont pas vu. Ce qui est culte est rare, et ce qui est rare devient également signe de ralliement culturel d'une communauté »
Telle est la définition du film culte. Et Continental Circus, c’est exactement ça, une heure et quarante deux minutes de voyages dans l’espace.
40 ans après son tournage, on le reçoit comme un coup de poing dans l’âme.


Quand à Jack Findlay, devenu célèbre grâce à Continental Circus, il arrêtera sa carrière après une dernière chute en 1978, qui le laissera plusieurs heures entre la vie et la mort. Il est décédé chez lui, il y a tout juste un an, dans sa maison du sud.
Mais l’histoire était déjà écrite.


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vendredi, octobre 23, 2009

carré blanc_titre provisoire


3 "petits" jours de tournage et puis s'en vont...
re-take de 3 séq. du prochain film de jean-baptiste leonetti. à voir...

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dimanche, octobre 04, 2009

samedi, février 14, 2009